Écho d'ennui

Après avoir assisté au discours de bienvenue de cet homme qui s’est aussitôt éclipsé, c’était la panique. Le publique était en panique, en parti. Des gens pleuraient, d’autres hurlaient pour les calmés et les restants tentaient, tant bien que mal, de garder leur sang froid. Comme toujours, Laucian était isolé, observant et déterminant qu’il était dans les seuls qui prenaient sa nouvelle existence comme un fait divers dans l’actualité.

Il est vrai que ça donne un coup, savoir que l’on est mort. Seul point négatif que le garçon pu en retiré était qu’il ne l’était qu’aux yeux du monde. Ce fameux Dr. Callaghan avait prit la peine de faire des mises en scène pour faire disparaître chaque personne qui est dans son Fort… Laucian pourrait parier que ce docteur n’a même pas eu à faire de scénario, ses quelques proches devaient déjà croire qu’il s’était laissé mourir sans son appartement.

Observer des membres de l’humanité se rendre fou pouvait occuper le jeune homme un peu. Puis après un moment, il se lassa. Il éloigna son dos du mur qui lui servait d’appui. Il créa un silence particulier lorsque ses pas s’étendirent dans toute la salle dans de petits claquements d’échos qui s’étouffèrent quand le garçon s’immobilisa devant un couloir, aussi sombre et lugubre que celui qu’il avait dû emprunter pour se rendre au hall. Par contre, un courant d’air s’en échappait. Il fit pivoter lentement sa tête sur le côté pour apercevoir les multiples têtes tournées vers lui. Il devait avoir un air à faire peur, sans expression, sans parole. Il se demanda simplement où cela va le mener et si des curieux oseront le suivre. Il ne le saura pas, tant qu’il ne s’y aventurera pas.

Lasse de ne rien faire, Laucian s’engagea dans ce couloir, peut-être il y avait-il une ouverture communiquant avec l’extérieur, fenêtres, portes ou bien une fissure. En s’engouffrant dans ce tunnel, il remarqua que l’atmosphère ambiante s’alourdissait, que la température montait… Il s’entait désormais des vagues de chaleur lui effleurer la peau.

La lumière était désormais lointaine. L’obscurité était quasi-totale. Dans peu de temps, ses yeux pourront s’habituer à ce manque de clarté pour pouvoir distinguer quelques choses, que ce soit simplement les murs. On ne sait jamais sur quoi on peut tomber dans la noirceur. Des bestioles au plafond prêt à tomber sur la tête ? Des débris parterre prêt à faire trébucher quiconque qui passe par-là ? Des pièges à ours prêt à se refermer sur la jambe du premier passant ?

Ces idées parcoururent l’esprit de l’écrivain, s’il aurait sous la main papier et lumière, il en prendrait note pour un passage de son roman. Qu’est-ce qui peut vraiment le déranger, pour le moment, ce milieu lui procure une toute nouvelle source d’inspiration. Il faut dire que son appartement était presque rendu aussi pire que ce Fort, mais en miniature. Délabré, sale et soyer par le sang de sa défunte bien-aimée et du siens en l’occurrence, qui était régulièrement renouvelée.

En repensant à ce sang, il visualisa le couperet. Cette lame qui laisse couler le sang de son couple. Ce poignard qui avait pénétré son torse et retiré pour ensuite charcuter Maria… Maria.

Soudainement, Laucian s’immobilisa et commença à tâter son pantalon et sa veste, à la recherche de cette arme qu’il lui servait lors de ses mutilations. Il veut ressentir la souffrance physique, qui lui permet d’oublier ses maux au cœur… Les coupures sur son corps lui permettaient de cicatriser la plaie de son âme. Il la cherche, cette arme, il la cherche, il en a besoin. Pas pour se défendre, mais pour alléger sa conscience, il a trop repensé à elle, a sa dulcinée disparut.

Lorsqu’il effleura le côté de sa cuisse gauche, il sentit une surface froide. Il se souvint alors. En déposant sa main sur l’objet, il se confirma que c’était bien ce qu’il cherchait. Un couteau sans garde, dont la lame traverse le jean et que l’autre moitié ressort du vêtement par une autre fente. C’était un moyen qu’il avait pour garder ce souvenir près de lui. Il sortait peu, alors qui pouvait bien s’en rendre compte.

Soulager d’avoir cet outil encore en sa possession, il continua le pas. Il n’entendait que le bruit répétitif de ses déplacements. Le jeune homme percevait de certaines formes et nuances dans le noir. Il constata alors qu’à sa droite ce devint plus sombre. Il s’arrêta et passa son bras. Rien. Il recula et fit le même geste. Il frappa le mur. Il avança d’avantage et fit encore pareil. Un autre mur. Le couloir se divisait dans une intersection.

En prêtant attention, son ouïe perçoit quelque chose. Une sorte de vibration, un grondement. Il sentait que la chaleur provenait de ce passage. Il changea sa trajectoire pour s’engouffrer encore plus profondément dans ce labyrinthe qui serait comparable au vide, le néant.

Il marchait peut-être lentement, mais chacun son rythme. Il devait se promener dans ce sentier intérieur depuis peut-être une demi-heure. Marcher, cela lui faisait quelque chose à faire. En avançant, Laucian faillit percuter un autre mur, mais du coin de l’œil il remarqua une lueur au loin. Il dû pivoter de 90° dans le sens antihoraire. Il s’en approcha et au fur et à mesure qu’il progressait, il distinguait un silhouette se dessiner. La lumière provenait d’une simple lanterne, son énergie était faiblissant, du moins, elle devait briller dans un court passé. L’individu sous celle-ci n’était pas vieux. Ses traits illuminés par le dessus formaient un visage solide, on aurait cru voir une statue sculpté dans un gisement de topaze claire. Puis le corps s’anima.

Qui pouvait bien être ce garçon ? Il est trop calme pour être un type qui s’est égaré et qui se morfond de terreur. Il semble serin… il semblerait que Laucian est trouvé une personne qui ne souffre pas de panique et qui n’a certainement pas peur du noir. Les lèvres soudées ensemble, il regarde froidement l’autre personne, en attente qu’il agisse ou qu’il ouvre le premier la bouche. Il ignore si cette rencontre sera agréable ou non, peut-être qu’il vaudrait mieux poursuivre seul, mais pourquoi pas patienter un peu. Peut-être servira-t-il de modèle pour un personnage de son récit. Cela pourrait être intéressant.